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Climat : à Carpentras, les viticulteurs tentent de contrôler la grêle en ensemençant les nuages

En envoyant de l'iodure d'argent dans les nuages, ils veulent réduire la taille des grêlons. Une technique appelée à susciter un intérêt croissant avec le changement climatique.

Par Anne FEITZ, Publié le 28 août 2024 à 09:30Mis à jour le 28 août 2024 à 10:03

Jean-Claude Micol n'a plus peurdelagrêle. Ce 15 août, vers 10 heures du matin, ce viticulteurdelarégiondeCarpentras a pourtant reçu une alerte sur son téléphone, l'avertissant d'un risquedegrêlele jour même, vers 14 heures. Il détient toutefoislaparade, entrelesoliviers du jardindesa maison : une drôledemachine, composéededeux bonbonnes et d'une petite cheminéeeninox d'un mètredehauteur.

Un « générateur terrestre à vortex » qui lui permet d'envoyer, grâce aux courants ascendants, des particules d'iodure d'argent danslesnuages, à 2.000 mètres d'altitude. « On multiplie ainsilesnoyauxdecongélation sur lesquels s'agrègentlescristauxdeglace qui formentlesgrêlons. Commelaquantité d'eau dans le nuage est constante, il y a plusdegrêlons, mais ils sont plus petits : ils tombent plus lentement et ont même souvent le tempsdefondre », dit-il.

Episodesdegrêleplus violents

Dequoi protégerlesviticulteurs, mais pas seulement. « Des grêlonsde3 à 5 centimètres, ça fait des dégâts surlestoitures,lesvérandas… », avance Sandra Scavennec, coordinatrice du réseau Prévigrêle auquel appartient Jean-Claude Micol. A Saillans, danslaDrôme, à quelques kilomètresdelazone couverte par son réseau, des grêlonsde750 grammes ont détruit toits et pare-brisesenjuillet 2023.

Il n'y a finalement pas eudegrêleà Carpentras le 15 août. Un collèguedeJean-Claude Micol, prèsdeSuzette, à une quinzainedekilomètresdelà, n'a pas eulamême chance. « Mais vous voyez, aucun grêlon n'a dépassé 1 centimètre,lesimpacts sont légers », fait valoir Sandra Scavennec,enmontrantlaplaquedepolystyrène témoin que le viticulteur vientdelui apporter.

L'ensemencement desnuagespourcontrôlerlamétéo existe depuisdenombreuses années. Mais Sandra Scavennec s'attend à ce qu'il suscite un intérêt croissant avec le changement climatique. « Selonlesscientifiques, il y aura danslesdécennies à venir moins d'épisodesdegrêle, mais chaque épisode risque d'être plus violent », dit-elle.Lesépisodesdesécheresse, également appelés à se multiplier, pourraient aussi lui ouvrirdenouvelles perspectives dans l'Hexagone.

Jean-Claude Micol estime quelatechnique est efficace à « 50 %, 60 % » - un chiffre difficile à démontrer. «Laseule fois où j'ai perdu une partiedema récolte, je n'avais pas pu allumer le générateur », dit-il, évoquant quatre épisodesdegrêleseulementenvingt-sept ans.

Coût des récoltes perdues

Le viticulteur dépend aussi des générateursdeses voisins, qui maillentlesnuagesensemencés. « Notre réseau compte 185 générateurs danslarégion Sud-Est », indique Sandra Scavennec. Prévigrêle appartient lui-même à l'Association nationale d'étude etdelutte contrelesfléaux atmosphériques (Anelfa), qui fournit le matériel et totalise plusde1.000 générateursenFrance métropolitaine.

S'appuyant surlesétudes d'Anelfa - etlabonne santédeses propres cultures -, le viticulteur estime que l'iodure d'argent n'a pas d'impact environnemental significatif, compte tenu des faibles quantités utilisées.Enrevanche, il connaîtlesdégâts que peut provoquerlagrêle. « Mon voisin Jean-Claude a perdu 100 %desa récolte, avantdes'équiper d'un générateur », dit-il.

A Carpentras,lesfrais sont prisencharge parlacommunauté d'agglomérations (environ 20.000 euros par an) , etlesgénérateurs opérés par des bénévoles.Lesexploitants indépendants horsdelazone qui souhaitent s'équiper devront débourser environ 2.000 euros par an, tout compris.

A mettreenregard du coût d'une récolte perdue : selon l'Anelfa, l'événementdegrêlele plus cherdel'histoire, survenu du 6 au 10 juin 2014, a coûté à lui seul 850 millions d'euros aux assureurs.Lesindemnisations liées aux aléas climatiques ont représenté 6,5 milliards d'eurosen2023.

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Climat : manipuler les nuages, une technologie controversée 

Utilisé de longue date, l'ensemencement des nuages pour contrôler la pluie suscite un intérêt croissant dans certains pays, notamment la Chine. Son efficacité et son absence d'impact environnemental ne font toutefois pas consensus auprès des scientifiques.

Par Anne FEITZ, Publié le 28 août 2024 à 07:36Mis à jour le 28 août 2024 à 09:38

Sécheresse persistante dans les Pyrénées-Orientales ou dans l'Aude, épisodes de grêle de plus en plus destructeurs : face aux effets à venir du réchauffement climatique, la tentation est grande de vouloir contrôler la météo, en particulier la pluie ou la grêle.

En France, l'ensemencement des nuages, pour contrôler la grêle, est déjà utilisé de longue date. L'Association nationale d'étude et de lutte contre les fléaux atmosphériques (Anelfa) a mis au point une technique, permettant, en envoyant de l'iodure d'argent dans les nuages, de réduire la taille des grêlons.

« Les cristaux de glace se développent sur davantage de particules contenues dans un nuage. Il n'y a pas plus d'eau, les grêlons sont donc moins gros », explique Sandra Scavennec, coordinatrice du réseau Prévigrêle, l'un des membres de l'Anelfa.

Lutter contre la sécheresse

L'Anelfa utilise des « générateurs terrestres à vortex », qui envoient l'iodure d'argent depuis le sol en s'appuyant sur les courants ascendants. D'autres, comme la société française Selerys, utilisent des ballons pour disséminer les particules. D'autres encore, à l'étranger, les propagent grâce à des avions.

« Une cinquantaine d'Etats dans le monde pratiquent l'ensemencement des nuages », explique Marine de Guglielmo Weber, chercheuse à l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (Irserm), qui a fait sa thèse sur le sujet. « Si la France n'y recourt pour l'instant que pour lutter contre la grêle, d'autres, comme les Etats-Unis, les pays du Sahel ou les Etats du Golfe l'utilisent aussi pour augmenter les chutes de pluie. »

La Chine est sans doute le leader mondial de la technique : elle y consacre d'énormes investissements, l'ayant par exemple utilisée pour faire pleuvoir avant la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin en 2008, ou pour lutter contre la sécheresse dans la région du fleuve Yangtsé en 2022.

« Elle est en train de mettre en place le plus grand programme au monde de lutte contre la sécheresse, sur le plateau tibétain », indique la chercheuse. On a un temps soupçonné les Emirats arabes unis d'avoir ainsi provoqué les inondations de Dubaï de mars dernier - ce qu'ils ont démenti.

La technologie est toutefois controversée. D'abord, parce que son efficacité reste discutée. « Il n'y a pas de consensus scientifique sur la question », explique Marine de Guglielmo Weber. « La pluie ou la grêle sont des phénomènes naturels dont la variabilité est très élevée. Il est très difficile de les corréler à une activité humaine et de savoir ce qui se serait passé sans intervention. »

Ralentir les troupes vietnamiennes

Par ailleurs, son impact sur l'environnement est encore très peu documenté. Si l'Anelfa affirme, études à l'appui, que les quantités d'iodure d'argent utilisées sont trop faibles pour être nocives, Marine de Gugliemo Weber est plus circonspecte. « Certes, si l'iodure d'argent avait des effets massivement toxiques, on l'aurait déjà constaté », reconnaît-elle. « Mais on ne connaît pas les effets d'une accumulation dans le temps, ni ceux d'une interaction avec d'autres substances présentes dans les sols. Une étude parue en 2016 a aussi montré ses effets nocifs sur les micro-organismes, qu'il conviendrait de creuser. »

Enfin, l'ensemencement des nuages pose une question de réglementation. Les Etats-Unis l'ont utilisé pendant la guerre du Vietnam, pour provoquer des inondations et ralentir les troupes vietnamiennes. Depuis, l'ONU a adopté, en 1976, une convention (Enmod) interdisant de l'utiliser à des fins militaires. Mais même à des fins civiles, son utilisation peut provoquer des tensions. En 2018, un général iranien a accusé Israël de manipuler les nuages, afin d'éviter qu'il pleuve en Iran.

Certains réclament dès lors un statut juridique pour les nuages. L'avocat et romancier français Mathieu Simonet veut même les voir inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco. Dans un contexte de raréfaction de la ressource en eau, la question de la réglementation de leur ensemencement fait déjà l'objet de réflexions.

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Les opposants à l'A69 sous les feux des pro-autoroute

À la veille de la possible reprise des coupes d'arbre sur le chantier contesté de l'A69, le niveau de violence monte. L'impunité dont bénéficie le concessionnaire Atosca nourrit un climat où les positions se radicalisent. Et où les pro-autoroutes n'hésitent plus à agresser directement les opposant·es.

Emmanuel Riondé, 31 août 2024 à 11h46

Vendredi matin, 30 août, une opération de gendarmerie a été menée à Saïx dans le Tarn pour évacuer la Cal'arbre, cette ZAD née en février où se trouvaient des opposant·es au chantier de l'A69, entre Castres et Toulouse.

Placée sous l'autorité de Sébastien Simoes, secrétaire général chargé de l'administration de l’État dans le Tarn depuis l'éviction le 16 juillet dernier du prefet Michel Vilbois, l'opération, déclenchée à l'aube, a mobilisé « plus de 200 gendarmes et l'équipe spécialisée de la Cnamo (la cellule nationale d'appui à la mobilité, spécialisée dans le “dégagement d'obstacles complexes”) ». En fin d'après-midi, la préfecture a fait savoir que 10 personnes avaient été interpellées et que l'objectif était « atteint » bien que « quelques arbres » restaient occupés.

De fait, plusieurs « écureuils », ces militant·es qui se perchent pour empêcher les abattages, n'ont pas été délogé·es. En revanche, un homme d'une trentaine d'année était toujours à l'hôpital dans un état sérieux samedi matin, après avoir chuté, au début de l'intervention, d'environ 8 mètres du fortin érigé dans « Bourg palette », poste avancé de la ZAD. Selon l'une de ses camarades à son chevet, jointe par Mediapart, le diagnostic faisait état hier soir de « 6 fractures sur trois vertèbres dont une sévère ».

De quoi alourdir un peu plus l'ambiance de veillée d'armes qui règne depuis une semaine le long du chantier, alors que se rapproche le 1^(er) septembre, date à laquelle certaines coupes d'arbres sont de nouveau autorisées jusqu'à la mi-novembre. Les opposant·es à l'A69, parmi lesquel·les figure ce blessé sérieux, sont régulièrement accusé·es par les promoteurs de l'autoroute de commettre des violences. En référence aux actes de sabotage, dont plusieurs, revendiqués ou non, ont été commis ces dernières semaines sur le chantier. Notamment l'incendie dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 août, d'un coffrage destiné à couler la pile d’un pont sur le chantier, à Saïx. Deux jours plus tard, dimanche 25, une voiture de police municipale a été incendiée et un vigile pris à partie par quelques zadistes. Des faits toujours relayés avec gourmandise par les médias locaux (ici ou ), notamment La Dépêche du Midi, qui ne cache plus son engagement en faveur de l'autoroute.

Les violences subies par les opposant·es sont, elles, bien moins médiatisées. Selon toutes les personnes interrogées par Mediapart, elles ont pourtant augmenté de façon très préoccupante depuis le printemps.

Des cris et de la fumée dans la nuit

Deux faits qui auraient pu tourner au drame se sont ainsi produits au mois d'août. Le premier s'est déroulé le 13 août au Bacamp (camp de base) lieu de convergence des opposant·es, non loin de la ZAD. « Dans la nuit, j'allais me coucher, il y a eu des cris puis de la fumée, du côté du parking, raconte Nick*, un zadiste opposé à l'A69 qui se trouvait sur place cette nuit-là, interrogé par Mediapart. Quand je suis arrivé, deux personnes venaient de se faire agresser par trois hommes qui étaient repartis après avoir incendié leur voiture et leur tente qui brûlaient devant nous. L'une d'elle nous a expliqué qu'un agresseur lui avait mis quelque chose sous la gorge, un couteau ou sa main, dans l'obscurité et la panique, elle n'a pas su ce que c'était... » Les personnes agressées, estimant qu'elle n'ont « rien à attendre de leurs bourreaux » (voir leur communication sur Instagram ), ont déposé plainte pour des faits de dégradation de matériel. Le parquet de Castres a ouvert une enquête pour « dégradations par incendie et violences en réunion ».

Dimanche 25 août, c'est Alexandra, 44 ans, son compagnon, et leur fils de 4 ans qui ont été victimes d'un incendie criminel. La maison et le terrain qu'ils louent depuis plus de dix ans à Verfeil, situés sur l'emprise du tracé de l'autoroute, ont été rachetés par Atosca, le groupement qui construit l’autoroute en vue de l’exploiter, en mars 2023. Mais Alexandra peut toujours se prévaloir du bail signé avec son précédent propriétaire, courant jusqu'en novembre 2025. Au grand dam du concessionnaire qui, depuis, lui a fait plusieurs propositions officieuses de relogement et/ou d'indemnisation.

En mars dernier, craignant de voir débarquer chez elle des engins, elle accueille plusieurs « écureuils » qui s'installent dans les arbres et des tentes plantées dans le jardin. Dans la nuit de dimanche 25 au lundi 26 août, une « vingtaine » d'entre elles et eux étaient là. « Heureusement, souffle-t-elle au téléphone, la voix encore étranglée par l'émotion. À 3 heures du matin, une copine partie aux toilettes s'est mise à crier en voyant un départ de feu sous les sapins, près de la route. Il y en avait deux autres sur des parties du terrain donnant sur le chantier. Tout le monde s'est levé, on a rempli d'eau tout ce qu'on pouvait, raccordé des tuyaux et arrosé. Quand les pompiers sont arrivés, on avait presque maîtrisé les trois feux. Ils ont juste dû remettre un peu d'eau sur un foyer enterré qu'on arrivait pas à éteindre. » Des bidons de 5 litres et des « petites bouteilles contenant une espèce de gel bleu » jonchent les alentours du terrain, raconte-t-elle. Le lendemain, à Balma, en banlieue de Toulouse, les gendarmes qui ont récupéré les bidons et bouteilles et noté la plaque d'immatriculation d'une voiture passée à plusieurs reprises dans la nuit devant chez elle, enregistrent sa plainte pour « destruction de bien d'autrui par moyens dangereux pour les personnes » et « tentative de meurtre ».

En réalité, la situation se dégrade depuis des mois, raconte Alexandra qui avait déjà déposé une main courante en juillet suite à l'intrusion chez elle, en son absence, d'agents de NGE, la maison mère d'Atosca. « On a régulièrement des coups de klaxons la nuit, des insultes et des jets de déchets dans le jardin depuis des voitures qui passent... », déplore la femme qui dit être ressortie « complètement défaite » de la nuit de dimanche à lundi. « Au matin, j'étais comme une zombie. Je ne comprends pas cette bêtise... Mon petit de 4 ans dormait, ça aurait pu être bien plus grave si les jeunes n'avaient pas été là pour donner l'alerte... »

Les insultes, les crachats, les menaces, « à la Cal'arbre, on est habitués », témoigne Nick*, pour qui ce climat détestable était « une trame de fond de la vie sur la ZAD ». Et ce, jusqu'au bout : jeudi soir, veille de l'évacuation, « deux types habillés en mode militaire sont venus sur le talus pour tirer des rafales d'airsoft avant de repartir ».

Un durcissement perçu et raconté par l'ensemble des actrices et acteurs du mouvement d'opposition à l'autoroute. « Une camarade du collectif s'est récemment fait arracher son appareil photo puis violemment bousculée par des vigiles d'Atosca sur le chantier, raconte Geoffrey Tarroux, membre du collectif La voie est libre (LVEL). Elle a déposé plainte mais ça a été classé sans suite ». Pour Marion, du collectif Puylaurens sans bitume, le tournant date de la mobilisation contre les projets autoroutiers, « Roue libre », qui s'est tenu les 7, 8 et 9 juin (voir notre reportage sur place). « Depuis, on constate une montée des tensions, observe-t-elle. Des villages sont scindés en deux, des gens ne se parlent plus. Nous avions des panneaux plantés dans le champ d'un membre du collectif, ils ont été violemment déterrés et jetés. Vu la rage avec laquelle ils ont tout arraché, on était content de ne pas y être quand ils sont passés... » Selon plusieurs sources, un quad a été observé à plusieurs reprises entre Puylaurens et Saïx ces derniers mois, tentant d'intimider des personnes qui se trouvaient à proximité du chantier. Une connaissance de Marion s'est fait « courser » par ce quad où se trouvait deux hommes. « Il y a ce qui se dit aux informations mais aussi tous ces petits faits que les gens savent et qui font peur, témoigne Marion. Certains ont déjà préféré quitter le collectif, on craint que ça dégénère, notre sentiment aujourd'hui, c'est vraiment l'inquiétude... »

Le spectre de Sivens

Le 8 juin, alors que la manif'action Roue libre rassemblait l'essentiel des forces militantes du côté de Puylaurens, deux quads, encore, puis des moto-cross sont passés devant la ZAD de la Cal'arbre à une vingtaine de kilomètres de là, raconte Nick* qui s'y trouvait. « Ensuite, en plein après- midi, un utilitaire est passé, porte latérale ouverte avec un gars qui balançait un liquide inflammable vers nous avec une sorte de jet sous pression. Le passager a mis un coup de briquet, incendiant la haie, le pied des arbres et l'entrée... », poursuit-il.

« Parasites », « voyous », « écoterroristes » ou « puent-la pisse », sur les réseaux sociaux, la sémantique à laquelle recourent les pro-autoroute pour qualifier les opposant·es est au niveau. Et à chaque action de sabotage, le ton monte. « Je pense que ça ne peut pas finir autrement qu'avec un drame s’il n'y a pas de moratoire, s'inquiète Geoffrey Tarroux*. Le niveau de frustration aujourd'hui est extraordinaire. Si l'État était un peu scrupuleux sur l'environnement, Atosca paierait très cher pour toutes les mises en demeure non respectées, les manquements, les retards cumulés aux étapes clefs du projet... Mais rien ne se passe. On nous accuse de violences alors qu'on vit au quotidien sur un territoire dévasté par une entreprise qui ne respecte aucune décision de justice... Et on n'entend jamais nos grands élus, Delga (présidente de la Région Occitanie), Ramond (président du Département du Tarn) ou Carayon (maire de Lavaur) dénoncer le non respect par Atosca des mises en demeure dont il fait l'objet »,* s'étrangle-t-il. Des élus prompts, en revanche, à hurler à la violence de « l'ultra-gauche » au moindre rassemblement anti-autoroute.

Claire Dujardin, avocate de militants zadistes de Sivens et de la famille de Rémi Fraisse, ce jeune militant tué le 26 octobre 2014 par la police lors d'une manifestation sur le site, connaît ce schéma. « À Sivens, des agriculteurs et des riverains s'étaient organisés en milice, à visage découvert, rappelle-t-elle. Et de manière assez parallèle à ce que l'on voit aujourd'hui sur l'A69, on avait des élus qui chauffaient leurs troupes contre les zadistes. Un sentiment d'impunité s'est développé avec un discours du type "on est sur nos terres, les autorités nous soutiennent mais la justice est trop laxiste, faisons le boulot ". On a le sentiment que 10 ans plus tard, le même scénario est en train de se répéter sur l'A69. En espérant que ça ne se terminera pas de la même façon... »

Le président d'Atosca Martial Gerlinger n'a pas répondu à notre demande d'échange. Interrogée sur le positionnement de l'entreprise par rapport aux graves attaques d'opposants observées ces dernières semaines, son attachée de presse nous a fait savoir par texto que « Atosca condamne toute forme de violences, comme celles dont sont victimes nos salariés, nos partenaires, notre outil de travail depuis des mois. »

Les arbres de la ZAD sont toujours protégés

La ZAD de la Cal’arbre se trouve sur le parcours de l’A69 en construction, d’où son rôle stratégique de blocage des travaux pour les opposant·es. Mais l’arrêté préfectoral d’autorisation des chantiers impose un calendrier strict pour l’abattage des arbres qui s’y trouvent et la destruction des terres. Deux espèces protégées y ont été repérées : le Grand Capricorne, un coléoptère dont les larves vivent dans les troncs des vieux chênes, et le trèfle écailleux, qui prospère dans la prairie qui les entoure.

Les arbres ne peuvent être coupés sans le diagnostic d’expert·es disant à quel endroit du tronc le faire. Or cette analyse n’a pas été faite. Sollicitée par Mediapart, la DREAL Occitanie, le service déconcentré du ministère de l’écologie, a affirmé vendredi 30 août qu’ « aucun document modifiant le protocole d'abattage des arbres prévu à l'arrêté d'autorisation environnementale du 1*^(er)* mars 2023 et aucune nouvelle autorisation de coupe d'arbre n'a été accordée par la DREAL ».

Quant au trèfle écailleux, il faut attendre qu’il soit en fleur pour le transplanter ailleurs, soit en avril-mai prochain, précisent Les Amis de la Terre de Midi-Pyrénées

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Budget 2025 : le projet de Gabriel Attal prévoit de nouvelles coupes pour la transition écologique 

Par Anne FEITZ Publié le 29 août 2024 à 14:33Mis à jour le 29 août 2024 à 20:02

La « lettre plafond » envoyée par Matignon au ministère de la Transition écologique, dans le cadre de son budget 2025 « provisoire », prévoit 1,5 milliard d'euros de baisses de crédits pour MaPrimeRénov', et le verdissement du parc automobile, par rapport au budget 2024.

Rien n'est évidemment définitif, puisqueleprojetdebudget 2025 préparé parlePremier ministre démissionnaireGabrielAttaldevra être revu et corrigé parlenouveau chefdel'exécutif. Maisla« lettre plafond » envoyée il y a dix jours par Matignon au ministèredelaTransitionécologique, révélée en partie parlesite spécialisé Contexte, n'augure riendebonpourlatrajectoire carbonedelaFrance dans les années à venir.

MaPrimeRénov' etlebonus automobile : les principaux leviers envisagéspourréduire les émissionsdegaz à effetdeserre des secteurs les plus pollueurs sont sacrifiés. Au total, selon nos propres informations, ces enveloppes seraient amputées d'environ 1,5 milliard d'euros (en créditsdepaiement), par rapport au budget 2024. Elles avaient déjà subi un coupderabot substantiel (de1 milliard) lorsque Bercy avait annoncé 10 milliards d'euros d'économies en février.

Non-consommationdel'enveloppe

L'enveloppe attribuée à MaPrimeRénov', prévuepouraider les particuliers à lancerlarénovation énergétiquedeleurs logements, serait diminuée d'environ 1 milliard d'euros - et donc maintenue à son niveau aprèslecoupderabotdefévrier, à 3 milliards d'euros.

En février,legouvernement avait justifiélachute du budget des aides parlanon-consommationdel'enveloppe en 2023 et au débutde2024.LaréformedeMaPrimeRénov' engagée début 2024pourfavoriser les rénovations d'ampleur avait, il est vrai, fait plongerlenombrededossiers, maislerétropédalage opéré en mars avait inversélatendance. Fin juillet, alors que 1 milliard seulement, sur les 3 prévus en 2024, avait été consommé, les professionnels observaient un nouvel attentisme des propriétaires à engager des travaux, tant quelasituation politique ne serait pas éclaircie.

L'autre grande coupe envisagée, qui risquederalentir sérieusementladécarbonationdelamobilité, est celledel'enveloppe consacrée au verdissement du parc automobile : elle tomberaitde1,5 à 1 milliard d'euros. Il s'agiraitderéduire encorelebonusécologique(accordé aux acheteursdevoitures électriques neuves) oudelimiterleleasing social (permettant aux ménages modestes d'acquérir une voiture électrique à 100 euros par mois). Les crédits prévus sur les transports en commun seraient aussi sérieusement réduits.

Lebonus avait déjà été raboté en début d'année, et réorienté sur les personnes à faibles ressources, tandis quelesuccès du leasing social avait conduitlegouvernement à fermerleguichet dès février, après 50.000 commandes. L'une des mesuresdecampagnedeGabrielAttal, avant les législatives, consistait pourtant à doublerlenombrededossiers correspondants en 2025.

Douche froide

EnfinleFonds vert, destiné à aider les collectivités locales à engager leurtransitionécologique, ne comporterait pasdenouveaux crédits. Les crédits versés atteindraient environ 300 millions, compte tenu des engagements pris les années précédentes.LeFonds vert serait dotédeseulement 1 milliard d'euros d'autorisations d'engagements en 2025, à dépenser les années suivantes.

Outil jugé indispensable pardenombreux territoires, qui l'utilisentpourlarénovation thermiquedeleurs bâtiments oupourchanger leur éclairage public, il avait déjà été réduitde2,5 à 2 milliards d'euros en février, lors des dernièrescoupesbudgétaires. MaisleministredelaTransitionécologique, Christophe Béchu, avait annoncé en grande pompe en avril qu'il serait sanctuarisé à ce niveau.

Même provisoire, cette lettre plafond risque d'avoir l'effet d'une douche froide sur les professionnels et les investisseurs, publics ou privés, qui ont besoindestabilitépourengager les dépenses nécessaires àlatransitionécologique.

Et ce, même si parallèlement les crédits prévuspourledéveloppement des énergies vertes augmententde4,5 milliards d'euros : une hausse mécanique et non pilotable liée aux contrats d'achatdel'électricité renouvelable, compte tenudelaforte baisse des prixdel'énergie. Au total, et compte tenudecette hausse mécanique,lebudget du ministère serait appelé à augmenterde2,8 milliards d'euros.

« Cette lettre plafond ne veut pas dire grand-chose en elle-même : tout dépend en réalité du contenu précis des mesures envisagées, comme les barèmes du bonus automobile, par exemple. Par ailleurs, nombre descoupesenvisagées n'ont aucune chance d'être adoptées au Parlement : les élus locaux ne voteront pas un Fonds vert réduit à zéro alors qu'ils ont planifié des investissements, veut croire un bon connaisseur du dossier. Il n'empêche, c'est très mauvaispourlatransitionécologique, car cette lettre risquedeservirdepointdedépart aux négociations lors des vraies discussions budgétaires. »

Legouvernement démissionnaire avait décidé que les crédits alloués dans ce budget 2025 seraient globalement stables, en valeur absolue. Ce qui, compte tenudel'inflation, revient à trouver environ 10 milliards d'économies l'an prochain, avait expliqué Matignon en présentant ces travaux.___

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 6 points 1 month ago

Ça m'a fait pensé à ça, comme actualisation : https://www.ladn.eu/nouveaux-usages/dix-ans-plus-tard-les-hipsters-sont-devenus-conservateurs/

Attention: la tendance à singer Super Dupont ne doit pas être confondue avec le Made in France.

Camus@jlai.lu tu sais ce qu'il te reste à faire !

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[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 4 points 1 month ago

La trêve olympique interroge aussi à Milan, dans la rédaction du Corriere della Sera. Malgré la période compliquée que traverse le pays, aux niveaux aussi bien politique qu'économique, Paris 2024 pourrait faire souffler un vent nouveau sur l'Hexagone ? Le quotidien centriste en doute :

"Si jamais les choses tournent mal, ce sera la faute de Macron. Si au contraire tout va bien, ce sera malgré lui. Le président est impopulaire auprès de la majorité des Français pour deux raisons : il ne fait rien pour cacher son talent ; il tient un discours positif et optimiste sur la France et l'Europe. Une faute impardonnable dans ce pays où prospèrent, et pas seulement sur le plan politique, ceux selon lesquels tout va mal et tout ira de mal en pis."

Magnifique.

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 3 points 2 months ago

What's wrong ?

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 2 points 2 months ago

Il est encore temps de l'avoir dans dans ta bibliothèque ;)

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 4 points 2 months ago

"Lorsque j'entends parler de «nettoyage social», je me noie. Ce que nous effectuons est un assainissent de classe au service de l’intérêt supérieur du rayonnement de la Nation à l'internationale."

Marc Guillaume (préfet de Paris et préfet de la région IDF), probablement.

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 16 points 9 months ago* (last edited 9 months ago)

Former US President Donald Trump said: ‘What do you have to lose? Take it.’

As a proud and patriotic French, I can't let the murican brag about their (former) President without bragging about our former and current President whom happen to be a very good epidemiologist :

https://www.science.org/content/article/france-s-president-fueling-hype-over-unproven-coronavirus-treatment

Today his profile rose even higher, as French President Emmanuel Macron traveled to Marseille to meet Raoult, a hospital director and researcher who led the two trials. Macron did not comment after the meeting, but the rendezvous, initiated by Macron, was a clear sign of Raoult's newfound political clout. Jean-Paul Hamon, president of the Federation of Doctors of France, one of many scientists and doctors critical of the meeting, called it "showbiz politics."

A survey released by French polling institute IFOP on 6 April revealed that 59% of the French population believes chloroquine is effective against the new coronavirus. Confidence in the drugs is higher on the far right and far left, and reached 80% among sympathizers of the "yellow vest" movement that staged massive protests against Macron's economic policy in 2018 and 2019. Support is also very high, at 74%, in the Marseille region.

Karine Lacombe, head of infectious diseases at the Saint Antoine Hospital in Paris, has said on French TV that she and her team have received repeated "physical threats" for refusing to prescribe chloroquine; she said she has also seen many falsified prescriptions for the drug. Other doctors have reported similar experiences. The pressure comes on top of the stress caused by shortages of protective equipment, diagnostic tests, and medical staff.

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 3 points 10 months ago* (last edited 10 months ago)

It's happening here (France) as well. Insurer have cancelled their contract with some cities because it would be to expansive to do what they are paid for...


Pyrénées-Orientales : ces communes qui voient leurs contrats d'assurance résiliés face à la hausse du risque

After dealing with floods, landslides, fires... in recent months, the nightmare has taken another turn for some mayors, many of them in the Pyrénées-Orientales region, who are seeing their insurers suddenly withdraw from their contracts. Faced with unbearable increases or outright cancellations from one day to the next, a veritable marathon has begun for the elected representatives of small communes, who are sweating to find a new insurance company.

It's been around two years since the evil began to creep into municipal councils in the département, as it has in many other parts of France. Some elected representatives no longer hide their fear at the thought of opening a letter from their insurance company. End of contract or not, the bad news can come at any time. There are two phenomena," says Edmond Jorda, president of the Catalan branch of the Association des Maires de France. Either a staggering rise in membership fees. Or the insurance company simply pulls out." On the morning of Monday November 6, the elected representative met with the president of the AMF Occitanie on this subject. "On November 22, this will be the theme of a workshop at the Congress of Mayors in Paris," he informs, "the title of which will be 'Does my commune have an insurer?'"

In fact, the scale of the problem is such that on October 25 the government launched a mission on "the insurability of local authorities". It will have the difficult task of determining how to get local authorities, already overwhelmed by the vagaries of the weather, out of the rut.

Unsuccessful call for tenders

A number of communes in the Pyrénées-Orientales region, particularly on the coast and in the Agly and Têt valleys, have recently received notices of increased premiums, or worse. "Some people have had their insurance withdrawn mid-contract", says Edmond Jorda, although he stresses that this is legal. This is how the mayor of his commune of Sainte-Marie currently finds himself without "ordinary sickness" insurance for his municipal employees. "There are many of us in this situation, and our employees are no longer covered by our insurance except for long-term sick leave, long-term illness or maternity leave." Forcing the communes to compensate out of their own funds.

Not far away, in Torreilles, the municipality is under a double sword of Damocles. "Mayor Marc Médina laments, "Our insurer cancelled our property insurance policy before the summer, on the grounds that we are in a flood zone. The problem is that the call for tenders immediately launched by the commune was unsuccessful. "It's not uncommon for companies not even to reply to our letters," says a disappointed Edmond Jorda. "As soon as we're on a risk prevention plan or listed on a natural disaster decree, the insurers either impose prohibitive rates on us, or don't respond to our requests."

In Torreilles, "we will no longer have insurance as of next January", warns Marc Médina. But that's not all: on the same date, the second insurance company covering the commune and its 70 or so agents for supplementary health insurance will also lapse. "We had a firm that insured us. But in July 2022, they announced that they would be cancelling the contract on January 31. We renegotiated a small increase in the deductible and the contract was maintained. A few weeks ago, however, we received a reminder that our contract would be terminated again on December 31, 2023."

200% increase in municipal contribution

The mayor does not understand this decision. In his view, it was sick leave, which was too high for the insurer's liking, that had justified this "readjustment". But since then, he insists, the situation has largely improved. He thought he was safe from another surprise. The only way out for him was a 200% increase in the municipal premium. In other words, the contract would rise from €47,000 to €147,000 for the commune of 3,800 inhabitants.

"We can't afford not to have insurance," insists Marc Médina, who has called in a specialist consultant to find an insurer willing to take on his commune. Because "it will be impossible for the commune, in the event of a glitch, to take on the financial risk." "If, for example, a man were to injure himself while jogging on a road and need care for years, the taxpayers would have to pay ad vitam aeternam," adds his neighbor from Sainte-Marie. "But it's the insurer's job to take risks," points out the mayor of Torreilles.

The two councillors then turned their attention to the State: "We should set up a fund to protect local authorities," suggested Marc Médina. In essence, this is what Edmond Jorda intends to demand, arguing: "The State must at least provide an offer.

"Reinsurers see risks multiplying and passing them on to insurance companies".

SMACL, an insurance company specializing in local authorities, refers to a domino effect almost "beyond its control". Its press office, contacted on Monday, confirms that local authorities all over France are increasingly receiving "notices of payment due in the course of the year". The explanation for this phenomenon? "We take into account the sinister nature of the situation at national level. And it so happens that, whereas 5 or 10 years ago, the risks of natural phenomena occurring were one-off or rare, today they are becoming 'systemic'. The recurrence of such events is increasingly costly to indemnify, and the very large sums involved mean that insurers are obliged to reinsure with very large multinationals, often abroad." The bill includes the weather, of course, but also riots, which are on the increase, and their attendant material damage.

All this is mutualized and passed on. In the end, explains SMACL, "insurers have no choice but to tighten up their conditions, either by reviewing ceilings or increasing deductibles."

Here too, the company has initiated discussions with the government. The aim: "to make the regulations evolve." To put it plainly: "Perhaps the State could play a greater role in this type of situation, so that elected representatives are not left without a solution. Because," SMACL points out lucidly, "claims are not going to stop tomorrow.

"Insurers are becoming more and more cautious, so we have to negotiate by mutual agreement".

A former insurance agent in Perpignan, Dominique Boisserie is a consultant in public procurement and insurance for local authorities. Some forty communes in the Pyrénées-Orientales region have called on his services over the past two years, including Torreilles, for whom he is currently seeking a new insurance policy. His asset, says the professional, is the Groupement d'Intérêt Economique to which he belongs, which gives him a certain credibility in his dealings. "Over the past few years, a number of natural disasters have had a major impact on certain towns on the Catalan coast or near the Agly or Têt rivers. But they are also paying for the riots in other French towns. All our customers are feeling the pinch. And insurers are becoming increasingly cautious."

He explains that SMACL has had financial difficulties and recently merged with MAIF, which withdrew from the market, driving down the offer. Another insurance group with a strong presence in the local authority market, according to the specialist, has become "extremely selective about the risks it underwrites, and in particular has decided to take on far fewer local authorities." His solution today is to negotiate by mutual agreement. Discussions are tough, but at the price of higher deductibles in particular, they have a chance of succeeding.

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[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 2 points 10 months ago

Do you mean that some scientists will comply with Texas Republicans agenda and provide scientific endorsement to their climate change revisionism just to keep their funding and job ?

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 3 points 10 months ago

or focus on anything other than getting the rich what they want at everyone else’s expense.

I guess that means they are able to do a good work, it's just that their good work is not about solving global problems.

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 7 points 11 months ago

Well a reference is given to back up this affirmation : Extreme weather and climate events likely to drive increase in gender-based violence

As the climate crisis leads to more intense and more frequent extreme weather and climate-related events, this in turn risks increasing the amount of gender-based violence experienced by women, girls, and sexual and gender minorities, say researchers.

In a study published in The Lancet Planetary Health, a team led by a researcher at the University of Cambridge analysed current scientific literature and found that the evidence paints a bleak picture for the future as extreme events drive economic instability, food insecurity, and mental stress, and disrupt infrastructure and exacerbate gender inequality.

Between 2000 and 2019, floods, droughts, and storms alone affected nearly 4 billion people worldwide, costing over 300,000 lives. The occurrences of these extreme events represent a drastic change, with the frequency of floods increasing by 134%, storms by 40%, and droughts by 29% over the past two decades. These figures are expected to rise further as climate change progresses.

Extreme weather and climate events have been seen to increase gender-based violence, due to socioeconomic instability, structural power inequalities, health-care inaccessibility, resource scarcity and breakdowns in safety and law enforcement, among other reasons. This violence can lead to long-term consequences including physical injury, unwanted pregnancy, exposure to HIV or other sexually transmitted infections, fertility problems, internalised stigma, mental health conditions, and ramifications for children.

To better understand the relationship between extreme events and gender-based violence, researchers carried out a systematic review of existing literature in this area. This approach allows them to bring together existing – and sometimes contradictory or under-powered – studies to provide more robust conclusions.

The team identified 41 studies that explored several types of extreme events, such as storms, floods, droughts, heatwaves, and wildfires, alongside gender-based violence, such as sexual violence and harassment, physical violence, ‘witch’ killing, early or forced marriage, and emotional violence. The studies covered countries on all six of the major continents and all but one focused on cisgender women and girls.

The researchers found evidence that gender-based violence appears to be exacerbated by extreme weather and climate events, driven by factors such as economic shock, social instability, enabling environments, and stress.

According to the studies, perpetrators of violence ranged from partners and family members, through to religious leaders, relief workers and government officials. The relationship between extreme events and gender-based violence can be expected to vary across settings due to differences in social gender norms, tradition, vulnerability, exposure, adaptive capacity, available reporting mechanisms, and legal responses. However, the experience of gender-based violence during and after extreme events seems to be a shared experience in most contexts studied, suggesting that amplification of this type of violence is not constrained geographically.

“Extreme events don’t themselves cause gender-based violence, but rather they exacerbate the drivers of violence or create environments that enable this type of behaviour,” said Kim van Daalen, a Gates Cambridge Scholar at the Department of Public Health and Primary Care, University of Cambridge.

“At the root of this behaviour are systematic social and patriarchal structures that enable and normalise such violence. Existing social roles and norms, combined with inequalities leading to marginalisation, discrimination, and dispossession make women, girls, and sexual and gender minorities disproportionately vulnerable to the adverse impacts of extreme events.”

Experiencing gender-based violence can also further increase vulnerability. When faced with the likelihood of experiencing harassment or sexual violence in relief camps, for example, some women or sexual and gender minorities choose to stay home or return to their homes even before doing so is safe, placing them in additional danger from extreme events and furthering restrict their already limited access to relief resources.

Extreme events could both increase new violence and increase reporting, unmasking existing violence. Living through extreme events led some victims to feel they could no longer endure abuse or to feel less inhibited to report the abuse than before the event. However, the researchers also noted that reporting remains  plagued by a number of factors including silencing of victims – particularly in countries where safeguarding a daughter’s and family’s honour and marriageability is important – as well as fears of coming forward, failures of law enforcement, unwillingness to believe victims, and the normalisation of violence.

Van Daalen added: “Disaster management needs to focus on preventing, mitigating, and adapting to drivers of gender-based violence. It’s crucial that it’s informed by the women, girls, and sexual and gender minority populations affected and takes into account local sexual and gender cultures and local norms, traditions, and social attitudes.”

Examples of such interventions include providing post-disaster shelters and relief services – including toilets and bath areas – designed to be exclusively accessed by women, girls, and sexual and gender minorities or providing emergency response teams specifically trained in prevention of gender-based violence.

Likewise, empowerment initiatives for women and sexual and gender minorities that challenge regressive gender norms to reduce vulnerability could bring opportunities to negotiate their circumstances and bring positive change. For example, women’s groups using participatory- learning-action cycles facilitated by local peers have been used to improve reproductive and maternal health by enabling women to identify and prioritise local challenges and solutions. Similar programmes could be adapted and applied in extreme event management to empower women as decision makers in local communities.

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Case studies

Flooding and early marriage in Bangladesh

Studies suggest a link between flooding incidence and early marriage, with spikes in early marriages observed in Bangladesh coinciding with the 1998 and 2004 floods. Next to being viewed as a way to reduce family costs and safeguard marriageability and dignity, these marriages are often less expensive due to flood-induced impoverishment lowering expectations.

One study included an example of the head of a household explaining that the 2013 cyclone had destroyed most of his belongings, leaving him afraid that he would be unable to support his youngest unmarried daughter, who was under 18. Marrying off his daughters was a way of reducing the financial burden on the family.

ReferenceVan Daalen, KR. Extreme events and gender-based violence: a mixed-methods systematic review. Lancet Planetary Health; 14 June 2022; DOI: 10.1016/PIIS2542-5196(22)00088-2

[-] le_pouffre_bleu@slrpnk.net 5 points 1 year ago* (last edited 1 year ago)

This might have an interesting potential yet I am quite sceptical.

Desalination doesn't just get rid off the salt but also most of the water's minerals. Lack of minerals in the water used everyday can be harmful for human health and also for agriculture. This poor water can't provide enough minerals or worst even adsorb the ones from the human body same with the soil. This is why many desalination plants have remineralization process by adding some or reusing minerals extracted from the brine.

If such a system is deployed it would have to address this problem as well as providing solutions to dispose or utilize the brine.

Remineralization of desalinated water: Methods and environmental impact

Israeli Scientists Fear Public Health Risks from Desalinated Seawater

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le_pouffre_bleu

joined 1 year ago
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