Aujourd’hui, ce monde qu’on voulait changer, on dit, et on n’a pas tort, qu’il est surtout en marche, vers une forme de fascisme, ou plus précisément de techno-fascisme.
Dans les années 70, un des refrains préférés de la rhétorique gauchiste c’était la « fascisation du pouvoir ». Crier à la fascisation, c’était une des activités préférées, notamment, des maoïstes de la Gauche prolétarienne, qui voulaient rejouer la geste de la Résistance en se baptisant les « Nouveaux Partisans ». Ça a donné une fort belle chanson chantée par Dominique Grange. Mais l’imaginaire de la Résistance tel que la portaient cette chanson et le gauchisme en général, il faut bien reconnaître qu’il a été totalement impuissant, aussi bien à empêcher l’essor de l’extrême-droite, qu’à saisir les transformations du capitalisme, dans les formes du travail et dans les rapports sociaux en général, et donc cet imaginaire-là, hormis simplement comme leçon de courage, il n’a en aucune manière été un outil de lutte efficace.